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« La Question » d’après l’oeuvre de Henri Alleg avec :
Mise en espace de Laurent Savalle
Porteur du projet, interprète et co-metteur en scène LAURENT GERNIGON
J’ai grandi en Algérie où je continue à travailler régulièrement au cinéma avec notamment Yasmine Chouikh, Djaffar Gacem, Ahmed Rachedi,…. Très vite je me suis questionné sur les rapports entre la France et l’Algérie. Après des études en anthropologie durant lesquelles j’ai travaillé sur la violence en Algérie dans les années 90, je me suis tourné vers le théâtre. J’ai monté une première version de La question en salle avec Kathy Morvan. Cela m’a permis de rencontrer Henri Alleg qui en plus d’être un précieux soutien est devenu un ami.
En 2023 avec Laurent Savalle nous avons monté cette version qui se joue aussi bien en CDI, en médiathèque que dans l’espace public. Le contact direct avec le public favorise des débats très riches à chaque représentation. L’échange est enfin possible sur cette histoire traumatique.
Mon objectif est l’apaisement des mémoires et la lutte contre la torture qui est malheureusement encore pratiquée aujourd’hui.
« La Question »
Texte de Henri Alleg
En 1957, en pleine guerre d’Algérie, Henri Alleg, directeur du journal « Alger républicain », est arrêté à Alger et torturé par des parachutistes français dans un lieu non-officiel, le « centre de tri du sous-secteur de la Bouzaréah ».
Il survit à la torture. Il est ensuite transféré dans un camp de détention à Lodi, près de Médéa, d’où il parvient à déposer une plainte auprès du procureur, ce qui lui vaut d’être transféré à la prison d’Alger. C’est là qu’il écrit le récit des sévices endurés lors de son passage au « centre de tri de la Bouzaréah ».
» Chaque coup m’abrutissait davantage mais en même temps me raffermissait dans ma décision :
ne pas céder face ces brutes qui se flattaient d’âtre les émules de la gestapo … «
Henri Alleg


L’arrestation est très précisément racontée,
chaque parachutiste minutieusement décrit,
ainsi que le lieu où il est emmené
et les techniques d’intimidation utilisées.
Il en vient ensuite à décrire les tortures infligées
et l’attitude de ses bourreaux.
Cela donne l’impression d’un long tunnel
dont il semble ne jamais sortir.
Henri Alleg adopte le plus possible la posture d’un observateur, donnant à l’histoire la forme d’un « reportage intérieur ». Son sens du détail dans la description des faits mêlé à une extrême retenue sur ses propres émotions donnent au récit une puissance accrue. Il enchaîne ensuite sur une description générale du centre où il se trouve, « l’usine à torture ».
Le récit se termine par un message de paix.
Le témoignage d’Henri Alleg est précieux par sa qualité d’écriture et la rigueur intellectuelle dont il fait preuve de bout en bout.
“ …monologue écouté avec passion par les salles et qui, pas un moment, ne suscite la lassitude, cette mise en scène à la fois sobre, vivante et profonde, n’a pas pour seule ambition de rappeler – même si cela est nécessaire – un passé dont la révélation bouleversera longtemps encore les esprits.
Tout en laissant sans réponse beaucoup d’interrogations d’aujourd’hui, elle exalte, sans grands mots, le nécessaire combat de tous pour un avenir enfin fraternel et humain.
Henri Alleg “